
« À quelles occasions donc est-on courageux ? Ne serait-ce pas dans les occasions les plus nobles ? Or la plus noble forme de la mort est celle qu’on
rencontre à la guerre, au sein du plus grand et du plus beau des dangers. »
Aristote, Ethnique à Nicomaque, Livre III, 9 (1115a – 1115b) Examen des vertus spéciales. Le courage.
Doit-on réellement vivre sa journée comme si elle était la dernière ?
C’est un des préceptes de Marc Aurèle (1) que l’on retrouve ailleurs dans d’autres écrits stoïciens.
N’y trouvez rien de péremptoire dans ces lignes quand bien je vous livrais des sentences adoptées par des institutions comme l’École de l’Air et de l’Espace, de sentences inscrites sur de prestigieux frontons ou bien des devises de régiments.
Nous sommes ici à l’étude, nous tentons d’aguerrir nos caractères et essayons du mieux que nous pouvons d’enrichir nos âmes en purifiant notre cœur de ses passions.
Mais…
Nous sommes attendus. Et vous le savez.
Nos Amis aviatrices et aviateurs ont souvent entendu dire de leurs pairs qu’il faut « honorer la menace », Marc Aurèle lui même nous foudroie d’un « il est honteux de se faire surprendre » (2). En plus d’être attendu(e)s, nous sommes menacé(e)s et nourrissons-nous d’une des plus belles sentence camusienne à propos de la menace (3).
« Faire face », certes, mais quelle face allons nous présenter ? Quel visage ? Quel regard ? Quelle prestance ? Éduqué auprès de quelles forces ?
Nous évoquerons prochainement une autre sentence propre à l’ ’École de l’Air et de l’Espace de Salon-de-Provence. Elle provient de Georges Guynemer : « Tant que tu n’as pas tout donné, tu n’as rien donné« , nous dit-elle.
Ami(e)s, souvenez-vous que vous êtes attendu(e)s, faites vos exercices et restez opérationnel(le)s.
Bien à vous.
PHB.
(1) Pensées, Marc Aurèle, III-69.
(1) Pensées, Marc Aurèle, VIII-15.
(3) « J’ai toujours eu l’impression de vivre en haute mer, menacé, au cœur d’un bonheur royal« . Albert Camus, Noces, l’été, la mer au plus près, 1953